Nicolas PONCEY -
À propos


Nicolas PONCEY

Maison des Artistes : n° P280 943


internet : https://nicolasponcey.fr

Formation dans les années 1980-90 de peintre et graveur en taille-douce dans deux ateliers d’artistes peintres-graveurs à Paris, complétée par des cours du soir dans les ateliers de la ville, par des cours de dessin au musée des Arts décoratifs de Paris et aux Beaux-Arts de Versailles. Plusieurs années de travail à l´atelier m´ont permis ensuite d’expérimenter différentes voies.

Longues années d´errance et de tâtonnements pour, en 1998, arriver et repartir avec ce presque rien que sont les petits traits.

Des petits traits qui se répètent sur différentes matières, qui ouvrent un nouvel espace sans limites, et un autre temps sans chronomètre.

Toujours les mêmes et pourtant toujours différents, les petits traits se déploient telle une respiration, explorant de nouveaux outils, de nouvelles techniques et matières, pour me permettre de découvrir mon propre alphabet pictural.

Le travail continue aujourd´hui avec cette matière animée et rythmée par de petits traits vibrants qui se croisent, se perdent, se retrouvent, se font lignes parfois, signes ou écritures encore, pour jouer leur petite mélodie tranquille.

TEXTE 2

Présentation des Petits Traits

Voici le cheminement d’un peintre-graveur qui, après quatorze années d’apprentissage et d’expérimentations dans un registre figuratif à tendance néo-expressionniste, se heurte à une impasse.

Ce qu’il crée alors lui apparaît fabriqué, dénué de réalité et de véritable sens. Ainsi s’impose à lui la nécessité de trouver une nouvelle voie.

Face à la question insistante du réel, de la vie – question qui ne saurait trouver de réponse philosophique pour celui qui la cherche dans la matière –, les mains tâtonnent.

De quoi partir, sinon de quelque chose de simple, d’élémentaire, pour tenter d’y voir clair ? Ainsi, débarrassé de la recherche du sujet, une nouvelle liberté se dessine, permettant de se concentrer sur l’acte même de peindre.

Un trait. Tracer un trait, puis un autre. Sept traits verticaux suivis de sept traits horizontaux : une trame apparaît. C’est là, dans cette cellule de base, qu’il doit trouver la vie, ou alors il ne la trouvera nulle part. Cette répétition quasi organique, par la croissance rythmée et vibrante de la trame, révèle un mouvement – donc un début de vie. Et son déroulement, ici et maintenant, génère une perception du temps, qui est mouvement là encore.

Le travail est donc lancé. Depuis vingt-sept ans, la route se déploie sur toutes sortes de supports et de matières : papier, toile, fil, bois, terre, pierre… Explorant diverses techniques et différents outils, les traits composent, au fil du temps, un alphabet pictural s’aventurant à murmurer une histoire aux yeux du regardeur. Une histoire plastique. Toujours les mêmes et toujours différents, ils se croisent, se perdent, se retrouvent et se recouvrent ; se font lignes parfois, signes ou écritures encore. Ils jouent avec les transparences et les profondeurs, où la surface gravée fait remonter du dessous la lumière qui y était enfouie. Mouvement là encore.

Parfois, on ne sait plus où est le dessus, le dessous, ce qui est gravé ou collé, peint ou brodé. Cette perte de repères peut nous faire plonger dans un nouvel espace et un autre temps. Un espace qui se déchire comme un vieux tissu, révélant, par ses interstices, un territoire inattendu ; et un temps qui se dilate, s’éternise, paraissant même s’abolir au cœur des petits traits.

Ainsi poursuivent-ils leur marche, avec constance et fidélité – leur façon à eux de se tenir debout dans la vie –, aspirant à une présence qui seule peut leur donner tout leur sens.

Août 2025