Jo-Alice PELLON    

Jeanine Rivais, salon Révélation, salle Marcel Hasquin de Saint-Georges-sur-Layon, mai 2025
Cette année, l’Invitée d’honneur est JO-ALICE PELLON. Cette artiste propose une véritable rétrospective de sa carrière, partant des années 40 où enfant fragile, elle participait avec succès aux radios-crochets de la place Clichy. Passant aux années 50 où, à quinze ans, elle peignait son entourage, en particulier la mère Brousse, devenait élève d’André Lhote, se perfectionnait à la grande Chaumière… En venait aux années 60 où elle raflait les premiers prix des salons qui l’invitaient, faisait partie de la horde de noms déjà célèbres qui illustraient la IIIe Biennale de Paris, Christo, Nikki de Saint-Phalle, Kandinsky, Dali, etc. Rencontrait Châ Haziza qui allait devenir son mari avec qui elle forme depuis lors un duo très osmotique, à la ville comme à l’atelier. Dès cette période, son travail avait pris corps. Et les œuvres présentées ce jour, situées dans la continuité, témoignent que son principal souci est l’humain, la femme, la trinité familiale. 
Une œuvre théâtrale, souvent grinçante, à la fois très narrative et paradoxalement empreinte de mystère. Une présence puissante qui, de fait, actualise ce parcours en couvrant les presque quatre-vingts ans de carrière de cette artiste originale. 

Bernadette Charvet, artiste peintre : "J´admire beaucoup l´énorme travail, notamment la période des années cinquante.
Et ce qui retient beaucoup mon attention, ce sont les séries sur : le métro, la petite voleuse et blockhaus.
Vraiment bravo à Jo Alice pour tout ce parcours, cet enthousiasme de peindre et cette lutte quotidienne qu´elle témoigne face à notre société et civilisation en perte d´humanité et de repère.
Merci pour son authentique regard, sa recherche toujours plus profonde et sa mise à nu tout au long de ses toiles."

Iziak, artiste peintre et sculpteur :"j´ai beaucoup aimé sa peinture. Elle est très forte et me parle beaucoup."

Pascale Thuillant, critique d´art :"Avec des oeuvres hautes comme des fenêtres qui s’ouvriraient à nouveau, Jo-Alice Pellon réapparaît en public.
Ses glacis admirables sont éloquents. Elle n’a jamais cessé de peindre malgré son silence. Sa femme en bleu a quitté le monde du théâtre et de la décoration. Son visage émacié et ses mains allongées sont graves ; graves comme la peinture de l’artiste qui tour à tour inquiète et se charge d’espoir. Des poupées aux corps de femmes disloquées, des petites filles qui courent éperdument ou jouent du violon, des pièces superbement carrelées et presque désertes... le mystère règne. Mais le peintre est là qui veille à ne pas trop en dire pour laisser à chacun le choix d’un monde, enfantin effrayant ou merveilleux par exemple. Elle maitrise sa technique et son imagination pour guetter la moindre lueur diffuse, introduire discrètement l’image d’une présence ou celle d’un reflet dans un espace désolé. Rien n’est flou ni abstrait mais tout est souvent si lointain, si inaccessible comme à travers des barreaux !
Le monde pictural de Jo-Alice Pellon est aussi fort qu’ambigu. Il repousse et fascine à la fois comme le Cochon, cet animal dont elle se plaît actuellement à rendre la fabuleuse étrangeté par d’étonnants effets de clair-obscur."