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Une éternité un brin éphémère
28 avril, 12 et 26 mai 2024 28 avril, 12 et 26 mai 2024 de 15h à 18h ou sur RDV : 06 72 38 58 14 Voir en bas de page le lien de la vidéo réalisée par André. Nous suivons la visite d´une personne pendant l´installation, l´exposition et le démontage. Parcours qui illustre le titre de l´exposition. Une éternité un brin éphémère Dans une exposition il y a l’installation, l’accrochage, la présentation au public puis le démontage. Ordinairement, le moment essentiel est la présentation publique, toutes les autres étapes ne sont que les accessoires de cette dernière pour sa réussite. Dans cette exposition, installation-présentation-démontage n’est qu’un seul et même mouvement dans la vie de ce petit trait qui croise toutes sortes d’évènements en leur accordant la même importance. Raison pour laquelle chaque étape sera filmée et les vidéos seront l’objet d’une projection le jour du finissage. Mais d’abord, présentons ce fameux petit trait, vedette de l’exposition. Le trait comme une base. Une base de départ, un début fragile de quelque chose, comme si rien encore n’avait jamais été dessiné. Un trait puis un autre et encore… dans une sorte de martèlement rythmé dessinant un chemin qui traverse, vaille que vaille, les péripéties bien banales, quelques fois plus inattendues de la vie quotidienne. Un trait tout nu, qui peut se fait ligne, signe, ou écriture pour un moment. Un trait comme surgit du fond de notre nuit, qui joue avec les transparences, les opacités, rencontre des couleurs, des lumières, des ombres pour revenir toujours vers ce petit trait de presque rien. Il se présente ici au Kub sous différentes formes comme ces bandes de toile de verre qui s’enroulent ou se déroulent sur 5 mètres le long du mur. Il paraît prendre plaisir ce petit trait à se dévoiler aux regards, presque jusqu’à l’infini ! Pour ensuite faire le mouvement inverse de repli sur lui-même et se protéger dans cette sorte de rouleau à usage de coquille. En face, voici le trait qui devient bâton de traits, le parcourant de haut en bas et de bas en haut. Il se rêve alors totem à planter au cœur de notre espace de vie, notre lieu de tous les jours. Un « tous les jours » bien loin de soi parfois, si impalpable avant que le bâton de traits ne le ramène vers nous pour nous ancrer à lui. Totem protecteur, totem sauveur de nos lassitudes, nos doutes et nos peines. Un trait encore sur un autre mur se répétant tel un mantra qui s’égrène pour diffuser un peu de sa ténacité dans la fibre de nos jours. Il se déploie sur des feuilles de papier format A4, collées au mur l’une à côté de l’autre. Un nouvel espace de traits où l’œil est invité à percevoir, peut-être, une touche d’éternité. Mais une éternité éphémère pour ces feuilles de papier qui seront arrachées de leur support à l’issue de l’exposition. Un trait aussi, qui cherche à faire corps avec le mur en se dessinant directement sur cette peau de plâtre peint. Bien qu’il sera recouvert d’une peinture blanche après l’exposition pour rendre sa virginité au mur, expérimentant alors avec les feuilles de papier détruites cette éternité éphémère, le petit trait sait déjà que ce léger goût d’éternité, cet enivrant parfum d’infini qui disparaîtra sous cette peau blanche, il en retrouvera la saveur par la continuité de son tracé jour après jour sur de nouveaux supports pour d’autres regards. Et cette continuité à l’allure d’éternité n’est que le reflet, le devine-t-il, d’un espace infini que le petit trait imagine être l’arrière-plan de toutes choses de passage, démasquant du même coup un présomptueux « éphémère » qui croyait être, et ceci pour toujours ! l’éternité qu’il défigurait. internet : www.youtube.com/watch?v=XPWkeq8vWP0 |